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notre gouvernement pour faire réussir son projet. Il en démontra l’excellence et tous les profits que nous en tirerions ; il recueillit des statistiques, adressa des rapports et rédigea même sur la question un mémoire, qui pourra servir de modèle et sera encore tout d’actualité, si la nouvelle compagnie française formée par M. Bossière veut reprendre ce projet et le mettre à exécution.

M. Escande obtint du gouvernement fédéral une subvention annuelle de $50,000 pour la nouvelle ligne de steamers, à la condition que le gouvernement français accorderait de son côté une subvention de cent mille dollars. Les MM. Dior consentirent aussitôt à former leur compagnie dans ces conditions, et ils ne tardèrent pas à être bientôt prêts à ouvrir les opérations. Ils étaient convenus avec le gouvernement provincial d’expédier à Québec un premier chargement consistant en cinq cents tonnes de goëmon phosphaté, que le gouvernement payait vingt-six dollars la tonne et qu’il devait revendre pour le même prix aux sociétés d’agriculture de la province. Les MM. Dior s’engageaient à fonder une usine pour la préparation du phosphate et à tenir une ligne régulière entre le Canada et la France.

Sur ces entrefaites, le bruit se répandit qu’il se formait en France une compagnie rivale, avec de grands capitalistes à sa tête, des banques même pour