Portage-du-Fort s’élève au fond d’une baie, à l’entrée du lac des Chats. Ce lac, qui offre dix-huit milles de navigation libre, se termine brusquement au rapide des Chats, le long duquel a été construit un canal de trois milles pour éviter le rapide, qui n’a pas moins de cinquante pieds de chute. À cet endroit la rivière Outaouais n’est plus qu’à cent soixante-seize pieds au-dessus du niveau de la mer.[1]
Le canal des Chats conduit au lac des Chênes, large et profonde nappe d’eau, longue de vingt-sept milles, aboutissant à la tête du rapide des Chaudières. Ce dernier rapide, sur les flancs duquel on a
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Jadis, sous le régime français, on donnait un soin tout spécial aux explorations et à l’exploitation minéralogiques. Entre autres découvertes, on en avait fait une d’une mine de plomb au lac des Chats, d’après ce qu’en témoignent les documents de l’époque. L’intendant Hocquart avait chargé d’y aller faire des recherches l’arpenteur Boisclerc, lequel a donné son nom, comme on l’a vu précédemment, à un canton qui a été récemment délimité, sur la rive orientale de l’Outaouais, en face de Mattawa.
Nous croyons intéressant pour le lecteur de reproduire ici le mémoire adressé à Boisclerc par l’intendant Hocquart, parce que c’est une pièce curieuse et qui était menacée de l’oubli, si on ne l’avait inopinément exhumée, il y a quelques mois à peine.
Mémoire pour M. de Boisclerc dans le voyage qu’il doit faire jusques au portage des Chats pour y faire la découverte d’une mine de plomb qui s’y trouve.
Il partira le 12 ou 15 du mois prochain avec un canot d’écorce et le nombre d’hommes nécessaire pour le conduire jusqu’au lieu