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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

n’ont pas d’autre cause ni d’autre objet. De là cette avalanche des Européens septentrionaux, gens qui peuvent braver l’inclémence du climat et les rigueurs de la vie du Nord avec presque autant de succès que nous. De là ces colonies suédoises, norvégiennes et finlandaises qui ont été dirigées de plus en plus vers le Manitoba et le Nord-Ouest, et que l’on destine sans aucun doute à servir de barrière à l’élément canadien-français qui voudrait s’acheminer, d’un côté vers la vallée de la Saskatchewan, de l’autre vers la baie d’Hudson, deux directions différentes auxquelles conduit seule la route de l’Outaouais supérieur.

Les efforts redoublés des marchands de bois pour repousser les colons et s’emparer du domaine public sont encore une des formes de l’hostilité, à peine déguisée, à notre race. Les marchands de bois ont feint de considérer jusqu’aujourd’hui le colon comme un accapareur inopportun du patrimoine national. Ils l’ont représenté comme tel, — bien plus, comme un destructeur aveugle du bois, n’ayant d’autre but que de réaliser quelques dollars avec ce bois abattu sur des lots qu’il n’avait aucune intention de défricher. Ils ont entassé contre lui calomnies sur calomnies et ont, chose inconcevable ! réussi de la sorte, en généralisant quelques abus isolés, en représentant la masse entière des colons comme autant de para-