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les commodités de la vie. Ces commodités, il a réussi à se les donner en assez bon nombre, sur place, par la culture et grâce aux talents domestiques de sa femme et de ses filles. À ces dernières seules est dévolu le soin du jardin spacieux qui s’étend en arrière de la maison et qui renferme une variété surprenante de légumes, de fruits, de plantes et de fleurs. Nous y avons vu, un peu après la mi-juillet, des melons à la veille de mûrir, des citrouilles en abondance, des oignons, des pavots de huit pieds de hauteur, des pruniers sauvages, des groseillers d’une très belle venue, des cerisiers à grappes, des pommiers, des rosiers chargés de roses, des pensées, des lys de Pennsylvanie, plusieurs variétés de fèves, et enfin, sans que nous voulions faire ici une énumération qui aurait l’air d’un tableau, de vigoureux plants de maïs, des tomates, et jusqu’à des citronnelles, fruit qui mûrit difficilement même sous des latitudes plus favorables que celle du haut Outaouais.

Au-delà du jardin on peut voir encore un beau champ de pommes de terre, et tout près, broutant l’herbe des enclos, les seules bêtes à cornes qu’il y ait encore dans toute la partie supérieure du Témiscamingue. Quelle admirable terre à pâturages, pourtant, que cette région si bien arrosée, si bien découpée, et comme il faudra peu de temps aux colons qui commencent seulement à pénétrer dans le canton Guigues,