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ligne frontière des deux provinces, le pin croît encore en abondance.

La rivière Blanche, dont l’embouchure forme un véritable delta, a une largeur moyenne de trois cent cinquante pieds et est navigable, même aux basses eaux de l’été, pour des vaisseaux d’une capacité moyenne. Au printemps, elle déborde et submerge les îles situées à son embouchure, et, durant tout l’été et l’automne, elle tient presque noyées sous ses eaux de vastes et riches prairies de foin naturel. Ce foin est la nourriture par excellence des chevaux et des quelques bêtes à cornes que les rares colons de l’endroit possèdent encore jusqu’à présent. Ils le coupent, de même que les Indiens, en août et en septembre, l’entassent sur les lieux, et, l’hiver venu, le transportent à leurs demeures respectives.

La rivière Blanche contient bon nombre de cascades et de rapides qui peuvent être utilisés comme d’excellents pouvoirs hydrauliques. La vitesse de son courant varie suivant les différentes époques de l’année : en juillet, elle atteint deux milles à l’heure tandis qu’en septembre, époque des basses eaux, elle ne dépasse pas un mille.

La rivière abonde en poissons d’espèces recherchées, telles que le brochet, l’anguille, le poisson blanc et le brocheton. L’orme, le bouleau, le frêne, l’épinette rouge, l’épinette blanche la plus belle de