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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

« Lucien N. B. Wyse, mon frère Armand et M. Carunac se proposent d’aller en juin 1886 visiter le lac. M. Bonaparte Wyse s’intéresse beaucoup au pays, et c’est un homme d’une activité passionnée. Ce serait un bonheur pour le Canada s’il lui consacrait une partie de son temps et de son argent. Moi, j’irai plus tard, quand je le pourrai. Pour l’instant, je ne le puis. Res angusta domi. Les rapports que nous feront ces messieurs à leur retour nous décideront sur le parti que nous devrons tirer de nos lots.

Mon intention présente, pour ce qui me concerne, est de garder les deux lots à pied de flot et les deux lots au bord de l’Outaouais pour mes garçons, et de vous prier, le moment venu, de me vendre les autres moyennant une juste rétribution ; ce qu’ils me rendront pourra être employé à vous aider encore, si votre œuvre se développe ou si votre activité se porte ailleurs, dans le territoire dévolu à notre race, au Nippissingue, au Nepigon ou ailleurs, qui sait ?  ?

Onésime Reclus.

P. S. — Lundi, 21 décembre, on mettra à la poste un gros livre que je viens de publier, La terre à vol d’oiseau, où je parle longuement du Canada. J’en fais hommage à la société de Témiscamingue dont vous êtes le président.

D’un autre côté, le journal La Minerve, de Montréal, recevait d’un correspondant de Paris, entre autres choses sur le Témiscamingue, le paragraphe suivant au sujet de M. Bonaparte Wyse :

« M. Wyse ne sera bientôt plus, ou plutôt, n’est déjà plus un étranger au Canada. Il appartient à cette pléiade de Français intelligents et dévoués qui suivent d’un œil anxieux le progrès de notre race en Amérique et qui veulent s’associer à nos luttes et triomphes. Si nos renseignements sont exacts, M. Lucien N. B. Wyse aurait déjà consacré une assez jolie somme à s’assurer des lots sur les rives enchanteresses du lac Témiscamingue, à côté de son savant ami M. Onésime Reclus et autres Français de distinc-