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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR



IV


La société, à ses débuts, trouva dans la région du Témiscamingue deux cantons partiellement arpentés ; c’étaient ceux de Guigues et de Duhamel. Elle en obtint la concession entière du gouvernement, à la condition de compléter les arpentages. Elle en chargea sans retard M. Paul Dumais qui, dans le compte rendu de ses opérations, fit un brillant tableau du pays parcouru et mesuré par lui :

« Il n’y en a pas, disait-il, où le colon ait plus de facilité à mettre la terre en culture. Un peu de bois à ramasser, quelques souches à arracher, à faire brûler, et vous avez de suite un sol prêt à recevoir la charrue. Jamais je n’ai vu, entre autres, une terre aussi riche que celle du canton Guigues, même dans les prairies si renommées du Nord-Ouest. La vallée de la rivière « La Loutre » est incomparable pour la culture des grains et principalement du foin.

La région des bonnes terres s’étend bien au-delà des cantons Duhamel et Guigues, jusqu’au lac des Quinze, du côté est de l’Outaouais, et sur un immense espace qu’arrose, de l’autre côté, la rivière Blanche. Je calcule qu’il y a au-delà de 300,000 acres de terre arable dans les environs de la partie supérieure du lac Témiscamingue, du côté de la province de Québec, et je ne crains pas d’ajouter qu’il y en a autant, sinon plus, dans la partie correspondante de la province d’Ontario, ce qui peut permettre l’établissement de huit à dix mille âmes sans difficulté. »

De son côté, le Père Gendreau, présentant son premier rapport à la société, le 17 juillet 1885, s’exprimait ainsi :