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CHRONIQUES

modifications profondes, tandis que des peuples nombreux, encore jeunes, ne font que poindre à l’horizon de l’avenir, à peine initiés aux splendeurs scientifiques du monde moderne.

La race saxonne, par elle-même, est très-peu productive ; elle n’a pas une grande vitalité, et il lui manque l’élasticité, la souplesse qui se prêtent à toutes les formes ou qui se les assimilent. Elle couvre le monde, parce qu’elle s’est répandue partout, mais elle multiplie guère, et, quand elle aura accompli son œuvre, déjà aux deux-tiers parfaite, il faudra qu’elle fasse place à d’autres. L’avenir du monde appartient en somme à l’idée, à l’idée qui est la mère féconde, la grande nourrice de tous les peuples, et dont le sein est intarissable ; l’avenir du monde appartient à la race dont la langue, mieux que toute autre adaptée aux démonstrations scientifiques, pourra mieux répandre la science et la vulgariser.

L’élément saxon, proprement dit, s’efface rapidement, lorsqu’il est placé au milieu de circonstances qui le dominent ; l’élément latin, au contraire, ne fait qu’y puiser une énergie et une vitalité plus grandes ; c’est que l’homme des races celtes et latines porte en lui les traits supérieurs de l’espèce humaine, ses traits persistants, indélébiles ; c’est qu’en lui la prédominence morale et intellectuelle, qui donne sans cesse de nouvelles forces à l’être physique, en font bien plus l’homme de l’avenir que ne l’est celui de toutes les autres races. Je suppose la France amoindrie de moitié, réduite aux anciennes, provinces qu’elle avait sous Charles VII ; je suppose qu’elle