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CONFÉRENCES

connaître qu’il n’avait reçu que des échecs de tous côtés et qu’il allait revenir à sa courte honte. Où ces messieurs puisaient-ils tant de science ? on se le demande ; à coup sûr, ils ne sont pas inspirés et l’Esprit Saint, dans les temps de crise, ne se confie pas à tout le monde. La meilleure réponse à faire à tous ces mauvais contes, c’est que nous n’avons plus à nous occuper des moyens ni des instruments, qu’il s’agit pour nous de vivre ou de mourir, et que si nous voulons vivre, il faut de suite, énergiquement, immédiatement, rejeter toutes les causes du mal ; il faut nous défaire de l’envie et de l’animosité mutuelle qui ont toujours fait à Québec plus de mal que tous les chemins de fer au monde ne pourraient lui faire de bien.



Comment ! messieurs, nous habitons la capitale de la plus ancienne et de la plus riche province du Dominion, et c’est précisément cette capitale qui a, de toutes nos villes, le moins de communications avec l’extérieur ! Montréal, Ottawa, Trois-Rivières et Québec sont situés sur la rive nord de deux fleuves qui, pour ainsi dire, n’en font qu’un, et c’est précisément cette rive qui n’a pas de chemins de fer ! Entre la capitale du Dominion et la capitale de la province il n’y a pas de communication directe ; cette chose inconcevable, inexplicable, nous la voyons tous les jours, nous en gémissons, et depuis vingt ans, toutes les fois qu’il s’est agi d’y porter remède, qu’est-ce donc qui en a empêché ? qu’est-ce qui empêche d’avancer d’un pas ? Ah ! c’est que pour toutes les entreprises publiques on se divise par