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CONFÉRENCES

offre les moyens à son choix de vendre ou d’acheter, triple, décuple pour lui les occasions d’étendre ses affaires, apporte en toutes choses le mouvement et disperse la circulation qui est la vie. Deux marchands, deux industriels, deux hôteliers font plus dans un endroit qu’un seul ; ils répandent certains goûts qui deviennent des besoins, et ces besoins en créent d’autres à l’infini : on veut des méthodes nouvelles, des étoffes meilleures et à meilleur marché ; on veut des plats différemment apprêtés ; de là, la concurrence qui, sous une foule de formes, se prête aux goûts ou aux besoins des consommateurs et en grossit incessamment le nombre.

S’il y a une ligne par eau, faites une ligne par terre, et vous êtes certain que la première augmentera ses profits. Cela est bien simple. Le surplus du commerce nouvellement créé ne peut pas tout s’écouler par la même voie, le choix du producteur varie, il prend le moyen de transport qui convient le mieux suivant les lieux et les circonstances, et il se trouve que l’ancienne ligne hérite d’une partie du commerce et du mouvement qui résultent de l’établissement de la nouvelle ligne. Tous les hommes qui ont la véritable intelligence des affaires et qui connaissent les lois de la production, sont d’accord là dessus ; la compagnie du Richelieu n’a donc rien à perdre, et même beaucoup à gagner par la construction du chemin de fer du nord.



Quant au Grand-Tronc, ah ! s’il est vrai que le Grand-Tronc mette des bâtons dans les roues, c’est autant en pure perte que c’est étroit et aveugle de sa part. Il ne