Page:Buies - Chroniques, Tome 2, Voyages, 1875.djvu/292

Cette page a été validée par deux contributeurs.
295
CONFÉRENCES

soit à Montréal, soit à un endroit quelconque des États-Unis, sans rompre charge. Les billots, qui descendent aujourd’hui le St. Maurice et qui fournissent deux cents millions de pieds de bois aux moulins de Trois-Rivières, avec beaucoup de frais et de risques dans leur passage à travers les rapides, pourraient être bien plus aisément découpés aux Piles et transportés de là directement sur le train. Depuis les Piles jusqu’à soixante-dix milles plus haut, la rivière n’a pas de courant, de sorte que rien n’est plus facile que d’y retenir et classer les billots ; en même temps, les bois durs qu’on ne peut faire porter à la dérive ni transporter d’aucune façon, et qui par conséquent ne rapportent encore rien, trouveront immédiatement dans le chemin de fer un instrument d’expédition pour eux sur les divers marchés du monde ; de plus, le transport des ouvriers et de leurs provisions, et l’emploi d’un steamer sur St. Maurice, au sein même de cette vaste région forestière, apporteront un aliment considérable à l’embranchement des Piles et suffiront, en peu de temps, à lui donner de beaux bénéfices.



À part Trois-Rivières, il y a des chefs-lieux considérables sur la rive nord du fleuve, tels que Lorette, Cap-Santé, Rivière-du-Loup, Berthier, l’Assomption et surtout Joliette, qui est situé à onze milles de la ligne, et dont la population s’élève à trois mille âmes.

Ces chefs-lieux fourniront par eux-mêmes un joli appoint au commerce local, c’est-à-dire à celui qui se fera sur