sont pas les mêmes. Quoique leurs habitants aient en général une origine commune, ils n’ont pas les mêmes traditions ni le même entraînement vers l’unité politique, ils ne sont pas un seul et même peuple divisé en petits états distincts, et leur fédération purement commerciale ne conduit pas nécessairement à l’union politique. Il n’en est pas entre le Canada et les États-Unis comme des provinces anglaises entre elles qui, placées dans la même dépendance et sous la même autorité, ont établi une union à la fois politique et commerciale. Le libre-échange, qui n’est qu’une forme du zollverein, peut parfaitement exister entre deux états que rapproche seule la similitude des intérêts, sans que pour cela l’un sacrifie à l’autre sa nationalité ni son indépendance. Mais, par malheur, nous sommes tellement habitués dans notre pays à mêler la politique aux choses qui en sont indépendantes, qu’elle devient un obstacle continuel à tous les développements et à toutes les entreprises.
Eh ! messieurs, puisque c’est là un besoin, je ne répugne nullement à le satisfaire, sous forme de digression, et à jeter en passant un regard sur la question politique.
L’annexion ! ah ! l’annexion ! question bien brûlante il y a quelques années à peine, aujourd’hui bien éteinte.
L’annexion ! on en a parlé beaucoup à diverses époques de notre histoire, mais rarement en se fondant sur l’esprit véritable qui anime les groupes si divers de la population des provinces. Elle a été presque toujours l’expression