II
M. Howland, délégué de Toronto à la chambre de commerce du Dominion en 1872, disait au sujet des quatre propositions fondamentales que je viens d’énumérer.
« Le Canada ne peut consentir à l’établissement d’un zollverein pour plusieurs raisons. La première consiste en ce que ce serait faire à la Grande-Bretagne une grande injustice que d’adopter contre elle des droits différentiels, aussi longtemps que subsistera la dépendance coloniale. Si l’union douanière était effectuée, il n’y aurait plus pour le Canada qu’à rompre les liens qui l’attachent à la métropole, ce qu’il n’est nullement disposé à faire. La deuxième raison, c’est qu’en abandonnant aux États-Unis le pouvoir de prélever les droits et de déterminer eux-mêmes la nature de ces droits, le Canada renoncerait à la première des prérogatives d’un peuple libre, celle de faire ces propres lois.
« L’intention de la convention internationale n’est pas tant d’étendre les relations commerciales que de précipiter l’annexion des provinces anglaises : tel serait en effet le résultat nécessaire d’un zollverein, résultat auquel le peuple des colonies est positivement, décidément opposé. Le Canada a été livré depuis quelques temps à ses propres ressources, à son propre travail ; ses habitants sont industrieux et patriotiques, ils ont la ferme conviction qu’ils peuvent for-