De 1854 à 1865, les États-Unis ont admis chez eux, libres
de droits, presque toutes les productions des provinces. Nous
étions reçus à leur faire concurrence sur leurs propres marchés, et nous leur avons ainsi exporté, en moins de douze
ans, pour deux cent quarante millions de produits, tandis
qu’ils ne nous en envoyaient que pour cent vingt-cinq
millions à peine. De tous les articles que le Canada pouvait
exporter, 96 pour 100 pénétraient dans les États-Unis
sans payer de droits, tandis qu’ils ne nous en expédiaient
que pour 58 pour 100 dans les mêmes conditions, c’est-à-dire
qu’il restait encore 42 pour cent de produits américains
frappés d’impôts à nos frontières.
Et encore, d’après le témoignage de M. Wilkes, délégué de Toronto à la Chambre de Commerce du Dominion, les exportations que se faisaient mutuellement le Canada et les États-Unis, sous le traité de réciprocité, étaient de 36 pour cent en notre faveur.
Lorsqu’il y a trois ans, pendant les négociations du traité de Washington, la question de la réciprocité se présenta de nouveau, les américains, formés depuis leur guerre civile à une nouvelle école, celle d’une protection impitoyable qui leur a valu un vaste déploiement d’industrie, des usines et des manufactures élevées sur tous les points du sol, les américains, dis-je, ne semblaient prêts à rien concéder, même après l’abandon de nos pêcheries, à moins que le Canada n’adoptât leur tarif, même contre l’Angleterre, ce qui équivalait à un Zollverein, ou Union douanière, ex-