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CHRONIQUES

haits qu’on m’a faits le premier de l’an, on n’en a oublié qu’un seul, celui d’une compagne assez parfaite pour suppléer à toutes mes imperfections, assez indulgente pour ne pas m’en tenir compte, et assez discrète pour ne pas s’en apercevoir. Montrez moi ce trésor, ô mes amis ! et je le garderai pour moi seul, au risque de passer pour ingrat.

Il est envolé déjà, ce premier jour de l’année qui entrouvre l’inconnu. Quelques heures de soleil, beaucoup de tapage, des félicitations et des poignées de main innombrables, voilà tout ce qui l’a marqué dans le cours du temps.

Maintenant, il faut songer à l’avenir, prévoir, préparer, éditer ; c’est la tâche toujours nouvelle, toujours ancienne, Qu’allons-nous faire en 1874 ? Il ne suffit plus de se démener, de politiquer, de pousser dans une ornière de plus en plus profonde le coche boîteux et branlant de vieilles rivalités sans motif et de divisions sans objet ; il faut marcher, sortir du sentier ingrat où nous épuisons notre jeunesse trop prolongée, il faut secouer nos langes, nous défaire du vieil homme dont les loques pendent obstinément à nos bras, il faut rompre avec les petitesses et les traditions mesquines, jeter hors du chemin les débris fossiles qui l’obstruent et devenir un peuple jeune de fait, comme nous le sommes de nom, avec toute l’activité, la souplesse et l’énergie qui conviennent à la jeunesse.

Voici des élections générales qui s’annoncent : profitons-en pour renouveler non seulement les hommes, mais les choses. Nous avons tout à faire ou à refaire ; eh bien ! faisons et refaisons. Cessons de languir ; les peuples jeunes qui ne