jours ; qu’on le reproduise à outrance dans tous les journaux du pays, et puis qu’on se taise dans une contemplation admirative. Voici comment était conçu ce paragraphe cher à tout cœur canadien :
« Le gouverneur-général a donné samedi dernier, à sa résidence de la Citadelle, un dîner auquel assistaient l’hon. M. Langevin et Mme Langevin, M. le Consul-général de France et Mme Chevalier.
Vendredi soir, Son Excellence a donné un bal. Lord Dufferin a dansé le premier quadrille avec madame Langevin et la comtesse Dufferin avec l’hon. M. Langevin.
Au souper, Son Excellence conduisait aussi Mme Langevin, et la comtesse Dufferin était accompagnée par l’hon. M. Langevin. »
M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin… L’écho, affaibli sous le poids de ce grand nom, se tait petit à petit, chuchote, soupire, s’endort et nous laisse rêver aux grandeurs de ce monde, en attendant que les coups de canon tirés en l’honneur du départ de Sir George viennent nous réveiller.
Hier, un spectacle m’a frappé. Une trentaine d’artilleurs canadiens remettaient sur leurs affûts quelques vieux canons que les Anglais avaient laissés démontés, croyant sans doute qu’après leur départ on les jetterait à l’eau. La domination anglaise nous a laissés, mais son protectorat nous reste, Dieu merci, et il s’exerce sous la forme de toutes les vieilles ferrailles non com-