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LE CURÉ LABELLE

loin d’apparaître avec ce cortège de fantômes et de terreurs qui en font une figure sinistre, semant l’épouvante tout autour d’elle. Le curé ne voulait pas que la mort fût un sujet d’effroi pour ses chers paroissiens, mais, au contraire, qu’elle leur parût secourable et maternelle. Aussi s’était-il plu à lui donner un séjour où la pensée ne reçoit que des images consolantes ; là, l’âme, se sentant plus près des cieux et de plus en plus attirée, monte, monte et s’envole enfin avec l’angélique et divine espérance qui a déployé toutes grandes ses blanches ailes, chargées des promesses d’un éternel bonheur.

C’est à l’entrée d’une forêt immense qui s’étend à perte de vue vers le nord et l’ouest, interrompue seulement par les établissements nouveaux et les noyaux de colonies, plus ou moins considérables, qui apparaissent çà et là comme des ébauches de sourires à travers la profonde et pesante monotonie de ces régions énormes. Ces régions sont trop vastes, trop puissamment constituées et édifiées pour ne porter que des embryons de colonisation ; elles ont l’air d’attendre impatiemment que des millions