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LE CURÉ LABELLE

façon un autre travail de bûcheron, et l’on savait qu’on n’était pas abandonné.

Ce jour-là la chapelle de l’Annonciation avait été « décorée ». Cette chapelle était une pauvre petite construction en planches brutes, pouvant contenir à peu près trois cents âmes. Les bancs de la chapelle étaient de simples madriers, posés sur des billots. L’autel avait été orné de quelques bandes de papier bleu doré et de deux candélabres placés chacun à l’une des deux extrémités. À gauche de l’autel, une grande statue en plâtre, cachant à demi un petit confessionnal craquant sous le moindre poids ; à droite, une espèce de dressoir contenant les ornements d’église et surmonté d’un sanctuaire où l’on devinait confusément une image de la Vierge ; enfin, brochant sur tout cela et courant un peu au hasard, de leur mieux, des festons de bandelettes en papier doré et en tulle, en fleurs artificielles et en houblon. Autour de la nef, un chemin de croix représentant tant bien que mal les épisodes de la Passion. Au-dessus de l’autel se dressait l’image de l’Annoncia-