à qui le français est familier, et vous rendrez parfaitement votre pensée, j’aime à le croire.
En terminant, laissez-moi vous remercier de votre courtoise et flatteuse lettre, pour laquelle je vous témoigne toute ma reconnaissance en vous délivrant d’un horrible cauchemar.
De l’Électeur du 28 janvier
I
Il y a une chose qui nuira éternellement chez nous, non seulement à la correction du français, mais encore à la familiarité, à l’intimité avec la langue française, c’est que nous vivons dans un pays anglais, dans un milieu anglais, et que nous sommes entourés d’anglais. Ce qui est absolument français, dans la province de Québec, ce sont les traditions, le caractère, le type, l’individualité, la tournure d’esprit et une manière de sentir, d’agir et d’exprimer qui est propre aux vieux gaulois. Ce qu’il y a de moins français, c’est la langue. Je mets en fait que la plupart des hommes publics, des hommes de profession, de tous ceux qui appartiennent à une carrière active quelconque, savent bien moins le français que l’anglais, qu’ils emploient régulièrement, à leur insu, quantité de tours de phrase, de membres de phrase anglais ; je dirai