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ment physique et numérique correspondent la correction et la pureté de notre langue. Cette correction et cette pureté seules peuvent nous assurer encore, pour des générations, le caractère distinctif que nous avons à conserver, et qui est, suivant l’expression de lord Dufferin, une heureuse variété au sein de la monotonie d’une même langue, de mêmes usages et de mêmes manières de vivre sur une immense étendue de territoire.


II


Entrons maintenant dans le vif du sujet ; m’y voici. Je ne prétends pas éclairer la plupart de mes lecteurs, oh ! non ; mais je désire attirer leur attention sur la nécessité absolue de corriger et d’épurer notre langage et notre style, si nous admettons qu’à toute langue il faut des règles, et qu’il n’est pas possible de parler simultanément l’anglais et le français, de les mettre tous deux dans la même phrase sans arriver bientôt à ne plus pouvoir parler l’un ou l’autre qu’en turc.

Afin de ne pas entamer une matière illimitée, je vais me borner aux fautes les plus en vue, les plus inexcusables, celles que nous commettons par l’emploi de tours de phrase anglais, d’expressions anglaises, quand nous connaissons très bien, la plupart du temps, les expressions françaises corres-