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grand L pour lieutenant ; le colonel, grand C ; ici, du moins, il faudrait un C beaucoup plus grand que l’L, attendu que le grade est beaucoup plus élevé ; le gouverneur, grand G ; la province, grand P… déluge ! Je ne vois pas d’autre moyen de s’en sauver qu’en doublant la majuscule à chaque titre ou à chaque qualificatif, s’il est vrai que le meilleur remède à un mal est souvent dans son excès même, et je mettrais deux grands C à colonel, ou bien en transportant la majuscule à la fin des mots : ainsi, M. le colonel s’écrirait avec un petit c au commencement, mais avec un L énorme à la fin. Cela attirerait davantage l’attention, et il me semble qu’on est encore plus colonel avec un grand L à la queue qu’avec un grand C à la tête.

Comme un exemple de ce que je viens de dire, je cite les deux entrefilets suivants qui me tombent sous la main au hasard, mais qui sont typiques.

« M…… X. Membre de la Société Géologique, Professeur à l’Université Laval, vient de publier la Biographie du Docteur Sarrazin, Membre du Conseil Supérieur de Québec, Membre Correspondant de l’Académie des Sciences et Médecin du Roi… » etc., etc., comme si membre, professeur, biographie, docteur, médecin étaient des noms propres !

Et encore : « L’Illustrissime et Révérendissime Mgr un tel, Évêque Titulaire de etc… Assez,