Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T03.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
THÉORIE DE LA TERRE.

couleur de cette tête est rougeâtre, et ressemble assez bien aux têtes de tritons imaginées par les peintres : sa substance est semblable à celle de la pierre où elle a été trouvée ; elle n’est, à proprement parler, que le masque de la tête naturelle… »

La relation ci-dessus a été envoyée par M. le baron de Gaillard-Longjumeau à madame de Boisjourdain, qui l’a ensuite fait parvenir à M. Guettard avec quelques morceaux des ossements en question. On peut douter avec raison que ces prétendues têtes humaines soient réellement des têtes d’hommes : « car tout ce qu’on voit dans cette carrière, dit M. de Longjumeau, annonce qu’elle s’est formée de débris de corps qui ont été brisés, et qui ont dû être ballottés et roulés dans les flots de la mer dans le temps que ces os se sont amoncelés. Ces amas ne se faisant qu’à la longue, et n’étant surtout recouverts de matière pierreuse que successivement, on ne conçoit pas aisément comment il pourroit s’être formé un masque sur la face de ces têtes, les chairs n’étant pas long-temps à se corrompre, lors surtout que les corps sont ensevelis sous les eaux. On peut donc très raisonnablement croire que ces prétendues têtes humaines n’en sont réellement point… il y a même tout lieu de penser que les os qu’on croit appartenir à l’homme sont ceux des squelettes de poissons dont on a trouvé les dents, et dont quelques unes étoient enclavées dans les mêmes quartiers de pierre qui renfermoient les os qu’on dit être humains.

» Il paroît que les amas d’os des environs d’Aix sont semblables à ceux que M. Borda a fait connoître depuis quelques années, et qu’il a trouvés près de Dax