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ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

Montbard est élevé de cent quarante pieds au dessus de la rivière, et la côte la plus rapide est celle du nord-est : ce tertre est couronné de rochers calcaires dont les bancs pris ensemble ont cinquante-quatre pieds d’épaisseur ; partout ils portent sur un massif de glaise, qui par conséquent a jusqu’à la rivière soixante-six pieds d’épaisseur. Mon jardin, environné de plusieurs terrasses, est situé sur le sommet de ce tertre. Une partie du mur, longue de vingt-cinq à vingt-six toises, de la dernière terrasse du côté du nord-est où la pente est la plus rapide, a glissé tout d’une pièce en faisant refouler le terrain inférieur ; et il seroit descendu jusqu’au niveau du terrain voisin de la rivière si l’on n’eût pas prévenu son mouvement progressif en le démolissant : ce mur avoit sept pieds d’épaisseur, et il étoit fondé sur la glaise. Ce mouvement se fit très lentement : je reconnus évidemment qu’il n’étoit occasioné que par le suintement des eaux ; toutes celles qui tombent sur la plate-forme du sommet de ce tertre pénètrent par les fentes des rochers jusqu’à cinquante-quatre pieds sur le massif de glaise qui leur sert de base : on en est assuré par les deux puits qui sont sur la plate-forme, et qui ont en effet cinquante-quatre pieds de profondeur ; ils sont pratiqués du haut en bas dans les bancs calcaires. Toutes les eaux pluviales qui tombent sur cette plate-forme et sur les terrasses adjacentes se rassemblent donc sur le massif d’argile ou glaise auquel aboutissent les fentes perpendiculaires de ces rochers ; elles forment de petites sources en différents endroits qui sont encore clairement indiquées par plusieurs puits, tous abondants, et creusés au dessous de la couronne des rochers ; et,