pôts, ou de tourbe, aucune production marine ; mais on y trouve au contraire beaucoup de végétaux, d’os d’animaux terrestres, de coquilles fluviatiles et terres-
et d’autant meilleurs qu’ils sont plus profonds ; les tourbes qu’ils fournissent sont d’un brun noir, lardées de roseaux, de joncs, de cypéroïdes, et autres plantes qui viennent dans les prés ; on ne voit point de coquilles dans ces bancs…
» On a quelquefois rencontré dans la masse des tourbes, des souches de saules et de peupliers, et quelques racines de ces arbres ou de quelques autres semblables. On a découvert du côté d’Escharcon un chêne enseveli à neuf pieds de profondeur : il étoit noir et presque pourri ; il s’est consommé à l’air : un autre a été rencontré du côté de Roissy à la profondeur de deux pieds entre la terre et la tourbe. On a encore vu près d’Escharcon des bois de cerf ; ils étoient enfouis jusqu’à trois ou quatre pieds…
» Il y a aussi des tourbes dans les environs d’Étampes, et peut-être aussi abondamment qu’auprès de Villeroy : ces tourbes ne sont point mousseuses, ou le sont très peu ; leur couleur est d’un beau noir, elles ont de la pesanteur, elles brûlent bien au feu ordinaire, et il n’y a guère lieu de douter qu’on n’en pût faire de très bon charbon…
» Les tourbières des environs d’Étampes ne sont, pour ainsi dire, qu’une continuité de celles de Villeroy ; en un mot, toutes les prairies qui sont renfermées entre les gorges où la rivière d’Étampes coule sont probablement remplies de tourbe. On en doit, à ce que je crois, dire autant de celles qui sont arrosées par la rivière d’Essone ; celles de ces prairies que j’ai parcourues m’ont fait voir les mêmes plantes que celles d’Étampes et de Villeroy. »
Au reste, selon l’auteur, il y a en France encore nombre d’endroits où l’on pourroit tirer de la tourbe, comme à Bourneuille, à Croué, auprès de Beauvais, à Bruneval, aux environs de Péronne, dans ie diocèse de Troyes en Champagne, etc., et cette matière combustible seroit d’un grand secours, si l’on en faisoit usage dans les endroits qui manquent de bois.
Il y avoit aussi des tourbes près Vitry-le-François, dans des marais le long de la Marne : ces tourbes sont bonnes et contiennent une grande quantité de cupules de gland. Le marais de Saint-Gon, aux environs de Châlons, n’est aussi qu’une tourbière considérable, que l’on sera obligé d’exploiter dans la suite par la disette des bois. (Add. Buff.)