ne trouve dans toutes ces nouvelles couches de tuf, ou de pierre molle, ou de pierre formée par des dé-
avons parlé, et, de l’autre côté de la montagne, ou trouve à mi-côte un lit de feuilles de toutes sortes d’arbres, et aussi des roseaux, des goémons, le tout mêlé ensemble et renfermé dans la vase ; lorsqu’on remue ces feuilles, on retrouve la même odeur de marécage qu’on respire sur le bord de la mer, et ces feuilles conservent cette odeur pendant plusieurs années. Au reste, elles ne sont point détruites, on peut en reconnoître aisément les espèces : elles n’ont que de la sécheresse, et sont liées foiblement les unes aux autres par la vase.
« On reconnoît, dit M. Gueltard, de deux espèces de tourbes : les unes sont composées de plantes marines, les autres de plantes terrestres ou qui viennent dans les prairies. On suppose que les premières ont été formées dans le temps que la mer recouvroît la partie de la terre qui est maintenant habitée : on veut que les secondes se soient accumulées sur celle-ci. On imagine, suivant ce système, que les courants portoient dans des bas-fonds formés par les montagnes qui étoient élevées dans la mer, les plantes marines qui se détachoient des rochers, et qui, ayant été ballottées par les flots, se déposoient dans les lieux profonds.
» Cette production de tourbes n’est certainement pas impossible ; la grande quantité de plantes qui croissent dans la mer, paroît bien suffisante pour former ainsi des tourbes : les Hollandois mêmes prétendent que la bonté des leurs ne vient que de ce qu’elles sont ainsi produites, et qu’elles sont pénétrées du bitume dont les eaux de la mer sont chargées…
» Les tourbières de Villeroy sont placées dans la vallée où coule la rivière d’Essone ; la partie de cette vallée peut s’étendre depuis Roissy jusqu’à Escharcon… C’est même vers Roissy qu’on a commencé à tirer des tourbes… Mais celles que l’on fouille auprès d’Escharcon, sont les meilleures…
» Les prairies où les tourbières sont ouvertes, sont assez mauvaises, elles sont remplies de joncs, de roseaux, de prêles, et autres plantes qui croissent dans les mauvais prés : on fouille ces prés jusqu’à la profondeur de huit à dix pieds… Après la couche qui forme actuellement le sol de la prairie, est placé un lit de tourbe d’environ un pied : il est rempli de plusieurs espèces de coquilles fluviatiles et terrestres…
» Ce banc de tourbe, qui renferme les coquilles, est communément terreux : ceux qui le suivent sont à peu près de la même épaisseur,