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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

chées d’une quantité prodigieuse de roches criblées d’une infinité de trous, de pierres calcaires et fort légères, dont un grand nombre ressemble à du laitier ; quelques unes sont recouvertes d’un vernis blanc sale, tirant sur le vert : il y a aussi beaucoup de pierres ponces. »

Le célèbre Cook dit que, dans une excursion que l’on fit dans l’intérieur de l’île d’Otaïti, on trouva que les rochers avoient été brûlés comme ceux de Madère, et que toutes les pierres portoient des marques incontestables du feu ; qu’on aperçoit aussi des traces de feu dans l’argile qui est sur les collines, et que l’on peut supposer qu’Otaïti et nombre d’îles voisines sont les débris d’un continent qui a été englouti par l’explosion d’un feu souterrain. Philippe Carteret dit qu’une des îles de la Reine-Charlotte, située vers le 11° 10′ de latitude sud, est d’une hauteur prodigieuse et d’une figure conique, et que son sommet a la forme d’un entonnoir, dont on voit sortir de la fumée, mais point de flammes ; que sur le côté le plus méridional de la terre de la Nouvelle-Bretagne se trouvent trois montagnes, de l’une desquelles il sort une grosse colonne de fumée.

L’on trouve des basaltes à l’île de Bourbon, où le volcan, quoique affoibli, est encore agissant ; à l’Île-de-France, où tous les feux sont éteints ; à Madagascar, où il y a des volcans agissants et d’autres éteints : mais pour ne parler que des basaltes qui se trouvent en Europe, on sait, à n’en pouvoir douter, qu’il y en a des masses considérables en Irlande, en Angleterre, en Auvergne, en Saxe sur les bords de l’Elbe, en Misnie sur la montagne de Cottener, à Marienbourg,