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ART. XIV. LAVANGES.

lotonne, s’accumule, et tombe en coulant en grosses masses vers le vallon ; ce qui cause une grande agitation dans l’air, parce qu’elle coule avec rapidité et en très grand volume, et les vents que ces masses produisent sont si impétueux, qu’ils renversent tout ce qui s’oppose à leur passage, jusqu’à rompre de gros sapins. Ces lavanges couvrent d’une neige très fine tout le terrain auquel elles peuvent atteindre, et cette poudre de neige voltige dans l’air au caprice des vents, c’est-à-dire sans direction fixe ; ce qui rend ces neiges dangereuses pour les gens qui se trouvent alors en campagne, parce qu’on ne sait pas trop de quel côté tourner pour les éviter, car en peu de moments on se trouve enveloppé et même entièrement enfoui dans la neige.

Une autre espèce de lavanges, encore plus dangereuse que la première, sont celles que les gens du pays appellent schlaglauwen, c’est-à-dire lavanges frappantes ; elles ne surviennent pas aussi rapidement que les premières, et néanmoins elles renversent tout ce qui se trouve sur leur passage, parce qu’elles entraînent avec elles une grande quantité de terres, de pierres, de cailloux, et même des arbres tout entiers, en sorte qu’en passant et en arrivant dans le vallon, elles tracent un chemin de destruction en écrasant tout ce qui s’oppose à leur passage. Comme elles marchent moins rapidement que les lavanges qui ne sont que de neige, on les évite plus aisément : elles s’annoncent de loin ; car elles ébranlent, pour ainsi dire, les montagnes et les vallons par leur poids et leur mouvement, qui causent un bruit égal à celui du tonnerre.