Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251
ART. XIV. VENTS RÉGLÉS.

moussons, c’est-à-dire à la fin de juin, au mois de juillet, et au commencement d’août, il n’y a sur cette mer aucun vent fait, et on éprouve de violentes tempêtes qui viennent du septentrion.

» Ces vents sont sujets à de plus grandes variations en approchant des terres ; car les vaisseaux ne peuvent partir de la côte de Malabar, non plus que des autres ports de la côte occidentale de la presqu’île de l’Inde, pour aller en Afrique, en Arabie, en Perse, etc., que depuis le mois de janvier jusqu’au mois d’avril ou de mai : car dès la fin de mai et pendant les mois de juin, de juillet, et d’août, il se fait de si violentes tempêtes par les vents de nord ou de nord-est, que les vaisseaux ne peuvent tenir à la mer ; au contraire, de l’autre côté de cette presqu’île, c’est-à-dire sur la mer qui baigne la côte de Coromandel, on ne connoît point ces tempêtes.

» On part de Java, de Ceylan, et de plusieurs endroits au mois de septembre pour aller aux îles Moluques, parce que le vent d’occident commence alors à souffler dans ces parages ; cependant, lorsqu’on s’éloigne de l’équateur de 15 degrés de latitude australe, on perd ce vent d’ouest et on retrouve le vent général, qui est dans cet endroit un vent de sud-est. On part de même de Cochin, pour aller à Malaca, au mois de mars, parce que les vents d’ouest commencent à souffler dans ce temps. Ainsi ces vents d’occident se font sentir en différents temps dans la mer des Indes : on part, comme l’on voit, dans un temps pour aller de Java aux Moluques, dans un autre temps pour aller de Cochin à Malaca, dans un autre pour aller de Malaca à la Chine, et encore dans un autre pour aller de la Chine au Japon.