SUITE DES PREUVES
DE LA
THÉORIE DE LA TERRE.
ARTICLE VIII.
J’ai souvent examiné des carrières du haut en bas, dont les bancs étoient remplis de coquilles ; j’ai vu des collines entières qui en sont composées, des chaînes de rochers qui en contiennent une grande quantité dans toute leur étendue. Le volume de ces productions de la mer est étonnant, et le nombre de ces dépouilles d’animaux marins est si prodigieux, qu’il n’est guère possible d’imaginer qu’il puisse y en avoir davantage dans la mer. C’est en considérant cette multitude innombrable de coquilles et d’autres productions marines qu’on ne peut pas douter que notre terre n’ait été, pendant un très long temps, un fond de mer peuplé d’autant de coquillages que l’est actuellement l’Océan : la quantité en est immense, et naturellement on n’imagineroit pas qu’il y eût dans la mer une multitude aussi grande de ces animaux ; ce