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PROJET D’UNE RÉPONSE

À M. COETLOSQUET,
ANCIEN ÉVÊQUE DE LIMOGES,


Lors de sa réception à l’Académie Françoise[1].

Monsieur,

En vous témoignant la satisfaction que nous avons à vous recevoir, je ne ferai pas l’énumération de tous les droits que vous aviez à nos vœux. Il est un petit nombre d’hommes que les éloges font rougir, que la louange déconcerte, que la vérité même blesse, lorsqu’elle est trop flatteuse. Cette noble délicatesse, qui fait la bienséance du caractère, suppose la perfection de toutes les qualités intérieures. Une âme belle et sans tache, qui veut se conserver dans toute sa pureté, cherche moins à paroitre qu’à se couvrir du voile de la modestie ; jalouse de ses beautés qu’elle compte par le nombre de ses vertus, elle ne permet pas que le souffle impur des passions étrangères en ternisse le lustre ; imbue de très bonne heure des principes de la religion, elle eu conserve avec le même soin les

  1. Cette réponse devoit être prononcée en 1760, le jour de la réception de M. l’évêque de Limoges à l’Académie Françoise ; mais comme ce prélat se retira pour laisser passer deux hommes de lettres qui aspiroient en même temps à l’Académie, cette réponse n’a été ni prononcée ni imprimée.