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LI
PAR VICQ D’AZYR.

point démentie, ou de la variété de son savoir, que chaque jour il augmentoit par l’étude. Il excella surtout dans l’art de généraliser ses idées et d’enchaîner les observations. Souvent, après avoir recueilli des faits jusqu’alors isolés et stériles, il s’élève et il arrive aux résultats les plus inattendus. En le suivant, les rapports naissent de toutes parts ; jamais on ne sut donner à des conjectures plus de vraisemblance, et à des doutes l’apparence d’une impartialité plus parfaite. Voyez avec quel art, lorsqu’il établit une opinion, les probabilités les plus foibles sont placées les premières ; à mesure qu’il avance, il en augmente si rapidement le nombre et la force, que le lecteur subjugué se refuse à toute réflexion qui porteroit atteinte à son plaisir. Pour éclairer les objets, M. de Buffon emploie, suivant le besoin, deux manières : dans l’une, un jour doux, égal, se répand sur toute la surface ; dans l’autre, une lumière vive, éblouissante, n’en frappe qu’un seul point. Personne ne voila mieux ces vérités délicates, qui ne veulent qu’être indiquées aux hommes. Et dans son style, quel accord entre l’expression et la pensée ! Dans l’exposition des faits, sa phrase n’est qu’élégante ; dans les préfaces de ses traductions, il ne montre qu’un écrivain correct et sage. Lorsqu’il applique le calcul à la morale, il se contente de se rendre intelligible à tous. S’il décrit une expérience, il est précis et clair ; on voit l’objet dont il parle ; et, pour des yeux exercés, c’est le trait d’un grand artiste : mais on s’aperçoit sans peine que ce sont les sujets élevés qu’il cherche et qu’il préfère. C’est en les traitant qu’il déploie toutes ses forces, et que son style montre toute la richesse de son talent. Dans ces ta-