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XLVIII
ÉLOGE DE BUFFON

ces corps[1] vous est attaché depuis long-temps par des liens qui sont chers aux lettres ; dépositaire des secrets de la nature, interprète de ses lois, il offre à l’éloquence de grands sujets et de riches tableaux. Quelque éloignées que paroissent être de vos occupations les autres compagnies[2] qui m’ont reçu dans leur sein, elles s’en rapprochent, en plusieurs points, par leurs études. Peut-être que les grands écrivains qui se sont illustrés dans l’art que je professe, qui ont contribué, par leurs veilles, à conserver dans toute leur pureté ces langues éloquentes de la Grèce et de l’Italie, dont vos productions ont fait revivre les trésors, qui ont le mieux imité Pline et Celse dans l’élégance de leur langage ; peut-être que ces hommes avoient quelques droits à vos récompenses. Animé par leurs exemples, j’ai marché de loin sur leurs traces ; j’ai fait de grands efforts, et vous avez couronné mes travaux.

Et ce n’est pas moi seul dont les vœux sont aujourd’hui comblés ; que ne puis-je vous exprimer, messieurs, combien la faveur que vous m’avez accordée a répandu d’encouragement et de joie parmi les membres et les correspondants nombreux de la compagnie savante dont je suis l’organe ! J’ai vu que, dans les lieux les plus éloignés, que partout où l’on cultive son esprit et sa raison, on connoît le prix de vos suffrages ; et si quelque chose pouvoit ajouter au bonheur de les avoir réunis, ce seroit celui de voir tant de savants estimables partager votre bienfait et ma reconnoissance ; ce seroit ce concours de tant de félicitations qu’ils m’ont adressées de toutes parts, lorsque vous

  1. L’Académie royale des Sciences.
  2. La Faculté et la Société royale de Médecine de Paris.