Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
306
THÉORIE DE LA TERRE.

che ; les autres nomment cailloux des pierres calcaires arrondies ; ils donnent le nom de sable à du gravier calcaire : au moyen de quoi l’on ne peut tirer aucun fruit de leurs recherches ni de leurs longs mémoires sur ces matières, parce qu’il y a partout incertitude sur la nature des substances dont ils parlent ; nous nous bornerons donc aux exemples suivants.

Un bon observateur a écrit à un de mes amis, dans les termes suivants, sur les couches de terre dans le voisinage de Toulon : « Il existe ici, dit-il, un immense dépôt pierreux qui occupe toute la pente de la chaîne de montagnes que nous avons au nord de la ville de Toulon, qui s’étend dans la vallée au levant et au couchant, dont une partie forme le sol de la vallée et va se perdre dans la mer ; cette matière lapidifique est appelée vulgairement safre, et c’est proprement ce tuf que les naturalistes appellent marga tofacca fistulosa. M. Guettard m’a demandé des éclaircissements sur ce safre pour en faire usage dans ses mémoires, et quelques morceaux de cette matière pour la connoître. Je lui ai envoyé les uns et les autres, et je crois qu’il en a été content, car il m’en a remercié ; il vient même de me marquer qu’il reviendra en Provence et à Toulon au commencement de mai… Quoi qu’il en soit, M. Guettard n’a rien de nouveau à dire sur ce dépôt ; car M. de Buffon a tout dit à ce sujet dans son premier volume de l’Histoire naturelle, à l’article des Preuves de la Théorie de la terre ; et il semble qu’en faisant cet article, il avoit sous les yeux les montagnes de Toulon et leur croupe.

» À la naissance de cette croupe, qui est d’un tuf plus ou moins dur, on trouve dans de petites cavités