côte de Syrie. La preuve est tirée de la construction du vaisseau dont nous venons de parler ; car il n’y a que les vaisseaux de Siraf dont la fabrique est telle, que les bordages ne sont point cloués, mais joints ensemble d’une manière particulière, de même que s’ils étoient cousus ; au lieu que ceux de tous les vaisseaux de la mer Méditerranée et de la côte de Syrie sont cloués, et ne sont pas joints de cette manière[1]. »
Voici ce qu’ajoute le traducteur de cette ancienne relation.
« Abuziel remarque comme une chose nouvelle et fort extraordinaire, qu’un vaisseau fut porté de la mer des Indes sur les côtes de Syrie. Pour trouver le passage dans la mer Méditerranée, il suppose qu’il y a une grande étendue de mer au dessus de la Chine, qui a communication avec la merdes Cozars, c’est-à-dire de Moscovie. La mer qui est au delà du cap des Courants étoit entièrement inconnue aux Arabes, à cause du péril extrême de la navigation ; et le continent étoit habité par des peuples si barbares, qu’il n’étoit pas facile de les soumettre, ni même de les civiliser par le commerce. Les Portugais ne trouvèrent depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu’à Soffala aucuns Maures établis, comme ils en trouvèrent depuis dans toutes les villes maritimes jusqu’à la Chine. Cette ville étoit la dernière que connoissoient les géographes ; mais ils ne pouvoient dire si la mer avoit communication par l’extrémité de l’Afrique avec la mer de Barbarie, et ils se contentoient de la décrire jusqu’à la côte de Zinge, qui est celle de la Cafrerie : c’est pourquoi
- ↑ Voyez les anciennes relations des Voyages faits par terre à la Chine, pages 53 et 54.