Cette plus grande longueur se trouve en mesurant le continent en diagonale : car si on le mesure au contraire suivant les méridiens, on verra qu’il n’y a que 2500 lieues depuis le cap nord de Laponie jusqu’au cap de Bonne-Espérance, et qu’on traverse la mer Baltique dans sa longueur, et la mer Méditerranée dans toute sa largeur ; ce qui fait une bien moindre longueur et de plus grandes interruptions que par la première route. À l’égard de toutes les autres distances qu’on pourroit mesurer dans l’ancien continent sous les mêmes méridiens, on les trouvera encore beaucoup plus petites que celles-ci, n’y ayant, par exemple, que 1800 lieues depuis la pointe méridionale de l’île de Ceylan jusqu’à la côte septentrionale de la Nouvelle-Zemble. De même, si on mesure le continent parallèlement à l’équateur, on trouvera que la plus grande longueur sans interruption se trouve depuis la côte occidentale de l’Afrique à Trefana, jusqu’à Ning-po sur la côte orientale de la Chine, et qu’elle est environ de 2800 lieues ; qu’une autre longueur sans interruption peut se mesurer depuis la pointe de la Bretagne à Brest jusqu’à la côte de la Tartarie chinoise, et qu’elle est environ de 2300 lieues ; qu’en mesurant depuis Bergen en Norwège jusqu’à la côte de Kamtschatka, il n’y a plus que 1800 lieues. Toutes ces lignes ont, comme l’on voit, beaucoup moins de longueur que la première ; ainsi la plus grande étendue de l’ancien continent est en effet depuis le cap oriental de la Tartarie la plus septentrionale jusqu’au cap de Bonne-Espérance, c’est-à-dire de trois mille six cents lieues.
Cette ligne peut être regardée comme le milieu de