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ART. V. QUELQUES AUTRES SYSTÈMES.

d’éclat, les miracles, doivent nous tenir dans le saisissement et dans le silence.

Mais, diront-ils, le déluge universel étant un fait certain, n’est-il pas permis de raisonner sur les conséquences de ce fait ? À la bonne heure : mais il faut que vous commenciez par convenir que le déluge universel n’a pu s’opérer par les puissances physiques ; il faut que vous le reconnoissiez comme un effet immédiat de la volonté du Tout-Puissant ; il faut que vous vous borniez à en savoir seulement ce que les livres sacrés nous en apprennent, avouer en même temps qu’il ne vous est pas permis d’en savoir davantage, et surtout ne pas mêler une mauvaise physique avec la pureté du livre saint. Ces précautions, qu’exige le respect que nous devons aux décrets de Dieu, étant prises, que reste-t-il à examiner au sujet du déluge ? Est-il dit dans l’Ecriture-Sainte que me déluge ait formé les montagnes ? il est dit le contraire. Est-il dit que les eaux fussent dans une agitation assez grande pour enlever du fond des mers les coquilles et les transporter par toute la terre ? Non ; l’arche voguoit tranquillement sur les flots. Est-il dit que la terre souffrit une dissolution totale ? Point du tout. Le récit de l’historien sacré est simple et vrai ; celui de ces naturalistes est composé et fabuleux.

ARTICLE VI.

Géographie.


La surface de la terre n’est pas, comme celle de Jupiter, divisée par bandes alternatives et parallèles à