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THÉORIE DE LA TERRE.

contraire ceux qui, comme la Flandre, l’Allemagne, la Hongrie, la Pologne, n’ont que du sable ou de l’argile, même à une assez grande profondeur, sont presque entièrement sans montagnes[1].

Cet auteur a eu plus qu’aucun autre le défaut de vouloir mêler la physique avec la théologie ; et quoiqu’il nous ait donné quelques bonnes observations, la partie systématique de ses ouvrages est encore plus mauvaise que celle de tous ceux qui l’ont précédé : il a même fait sur ce sujet des déclamations et des plaisanteries ridicules. Voyez la plainte des poissons, Piscium querelæ, etc., sans parler de son gros livre en plusieurs volumes in-folio, intitulé, Physica sacra ; ouvrage puéril, et qui paroît fait moins pour occuper les hommes que pour amuser les enfants par les gravures et les images qu’on y a entassées à dessein et sans nécessité.

Stenon, et quelques autres après lui, ont attribué la cause des inégalités de la surface de la terre à des inondations particulières, à des tremblements de terre, à des secousses, des éboulements, etc. : mais les effets de ces causes secondaires n’ont pu produire que quelques légers changements. Nous admettons ces mêmes causes après la cause première, qui est le mouvement du flux et reflux, et le mouvement de la mer d’orient en occident. Au reste, Stenon ni les autres n’ont pas donné de théorie, ni même des faits généraux sur cette matière[2].

Ray prétend que toutes les montagnes ont été produites par des tremblements de terre, et il a fait un

  1. Voyez l’Histoire de l’Académie, 1708, page 32.
  2. Voyez la Dissertation de solido intrà solidum, etc.