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ART. V. QUELQUES AUTRES SYSTÈMES.

il n’a pas songé que la terre, dans cette hypothèse, doit faire voûte de tous côtés ; que par conséquent elle ne peut être portée sur l’eau qu’elle contient, et encore moins y enfoncer. À cela près je ne sache pas qu’il y ait d’autres erreurs de physique dans ce système. Il y en a un grand nombre quant à la métaphysique et à la théologie ; mais enfin on ne peut pas nier absolument que la terre, rencontrant la queue d’une comète, lorsque celle-ci s’approche de son périhélie, ne puisse être inondée, surtout lorsqu’on aura accordé à l’auteur que la queue d’une comète peut contenir des vapeurs aqueuses. On ne peut nier non plus, comme une impossibilité absolue, que la queue d’une comète, en revenant du périhélie, ne puisse brûler la terre, si on suppose avec l’auteur que la comète ait passé fort près du soleil, et qu’elle ait été prodigieusement échauffée pendant son passage. Il en est de même du reste de ce système : mais quoiqu’il n’y ait pas d’impossibilité absolue, il y a si peu de probabilité à chaque chose prise séparément, qu’il en résulte une impossibilité pour le tout pris ensemble.

Les trois systèmes dont nous venons de parler ne sont pas les seuls ouvrages qui aient été faits sur la théorie de la terre. Il a paru, en 1729, un mémoire de M. Bourguet, imprimé à Amsterdam avec ses Lettres philosophiques sur la formation des sels, etc., dans lequel il donne un échantillon du système qu’il méditoit, mais qu’il n’a pas proposé, ayant été prévenu par la mort. Il faut rendre justice à cet auteur ; personne n’a mieux rassemblé les phénomènes et les faits : on lui doit même cette belle et grande obser-