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ART. I. FORMATION DES PLANÈTES.

près dans la même direction, ils ne laissent pas de changer beaucoup celle du premier tourbillon, et de le pousser ailleurs et plus loin qu’il ne seroit parvenu tout seul.

D’ailleurs ne peut-on pas répondre à cette objection, que le soleil ayant été frappé par la comète, et ayant reçu une partie de son mouvement d’impulsion, il aura lui-même éprouvé un mouvement qui l’aura déplacé, et que quoique ce mouvement du soleil soit maintenant trop peu sensible pour que dans de petits intervalles de temps les astronomes aient pu l’apercevoir, il se peut cependant que ce mouvement existe encore, et que le soleil se meuve lentement vers différentes parties de l’univers, en décrivant une courbe autour du centre de gravité de tout le système ? et si cela est, comme je le présume, on voit bien que les planètes, au lieu de revenir auprès du soleil à chaque révolution, auront au contraire décrit des orbites dont les points des périhélies sont d’autant plus éloignés de cet astre, qu’il s’est plus éloigné lui-même du lieu qu’il occupoit anciennement.

Je sens bien qu’on pourra me dire que si l’accélération du mouvement se fait dans la même direction, cela ne change pas le point du périhélie, qui sera toujours à la surface du soleil ; mais doit-on croire que dans un torrent dont les parties se sont succédées, il n’y a eu aucun changement de direction ? Il est au contraire très probable qu’il y a eu un assez grand changement de direction pour donner aux planètes le mouvement qu’elles ont.

On pourra me dire aussi que si le soleil a été déplacé par le choc de la comète, il a dû se mouvoir