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ART. I. FORMATION DES PLANÈTES.

quantités sont combinées et proportionnées de façon qu’il en résulte un mouvement presque uniforme dans une ellipse fort approchante d’un cercle[1]. Semblable aux autres planètes, la terre est opaque, elle fait ombre, elle reçoit et réfléchit la lumière du soleil, et elle tourne autour de cet astre suivant les lois qui conviennent à sa distance et à sa densité relative : elle tourne aussi sur elle-même en vingt-quatre heures, et l’axe autour duquel se fait ce mouvement de rotation est incliné de soixante-six degrés et demi sur le plan de l’orbite de sa révolution. Sa figure est celle d’un sphéroïde dont les deux axes diffèrent d’environ une cent soixante et quinzième partie, et le plus petit axe est celui autour duquel se fait la rotation.

Ce sont là les principaux phénomènes de la terre ;

  1. J’ai dit que la terre est située à trente millions de lieues du soleil ; et c’étoit en effet l’opinion commune des astronomes en 1745, lorsque j’ai écrit ce traité de la formation des planètes : mais de nouvelles observations, et surtout la dernière faite en 1769, du passage de Vénus sur le disque du soleil, nous ont démontré que cette distance de trente millions doit être augmentée de trois ou quatre millions de lieues ; et c’est par cette raison que dans les deux mémoires de la partie hypothétique de cet ouvrage, j’ai toujours compté trente-trois millions de lieues, et non pas trente, pour la distance moyenne de la terre au soleil. Je suis obligé de faire cette remarque, afin qu’on ne me mette pas en opposition avec moi-même.

    Je dois encore remarquer que non seulement on a reconnu par les nouvelles observations que le soleil étoit à quatre millions de lieues de plus de distance de la terre, mais aussi qu’il étoit plus volumineux d’un sixième, et que par conséquent le volume entier des planètes n’est guère que la huit centième partie de celui du soleil, et non pas la six cent cinquantième partie, comme je l’ai avancé d’après les connoissances que nous avions, en 1745, sur ce sujet. Cette différence en moins, rend d’autant plus plausible la possibilité de cette projection de la matière des planètes hors du soleil. (Add. Buff.)