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THÉORIE DE LA TERRE.

sines de l’équateur que des pôles ; que dans l’ancien continent elles s’étendent d’orient en occident beaucoup plus que du nord au sud, et que dans le Nouveau-Monde elles s’étendent au contraire du nord au sud beaucoup plus que d’orient en occident : mais ce qu’il y a de très remarquable, c’est que la forme de ces montagnes et leurs contours, qui paroissent absolument irréguliers[1], ont cependant des directions suivies et correspondantes[2] entre elles ; en sorte que les angles saillants d’une montagne se trouvent toujours opposés aux angles rentrants de la montagne voisine, qui en est séparée par un vallon ou par une profondeur. J’observe aussi que les collines opposées ont toujours à très peu près la même hauteur, et qu’en général les montagnes occupent le milieu des continents, et partagent, dans la plus grande longueur, les îles, les promontoires, et les autres[3] terres avancées. Je suis de même la direction des plus grands fleuves, et je vois qu’elle est toujours presque perpendiculaire à la côte de la mer dans laquelle ils ont leur embouchure, et que, dans la plus grande partie de leur cours, ils vont à peu près[4] comme les chaînes de montagnes dont ils prennent leur source et leur direction. Examinant ensuite les rivages de la mer, je trouve qu’elle est ordinairement bornée par des rochers, des marbres, et d’autres pierres dures, ou bien par des terres et des sables qu’elle a elle-même accumulés ou que les fleuves ont amenés, et je remarque que les côtes

  1. Voyez les Preuves, art. IX et XII.
  2. Voyez Lettres phil. de Bourguet, page 181.
  3. Vide Varenii Geogr., p. 69.
  4. Voyez les Preuves, art. X.