culières de toutes les choses existantes et possibles.
La seconde objection qu’on nous fera sans doute c’est qu’en suivant dans notre ouvrage l’ordre que nous avons indiqué, nous tomberons dans l’inconvénient de mettre ensemble des objets très différents : par exemple, dans l’histoire des animaux, si nous commençons par ceux qui nous sont les plus utiles, les plus familiers, nous serons obligés de donner l’histoire du chien après ou avant celle du cheval ; ce qui ne paroît pas naturel, parce que ces animaux sont si différents à tous autres égards, qu’ils ne paroissent point du tout faits pour être mis si près l’un de l’autre dans un traité d’histoire naturelle : et on ajoutera peut-être qu’il auroit mieux valu suivre la méthode ancienne de la division des animaux en solipèdes, pieds-fourchus, et fissipèdes, ou la méthode nouvelle de la division des animaux par les dents et les mamelles, etc.
Cette objection, qui d’abord pourroit paroître spécieuse, s’évanouira dès qu’on l’aura examinée. Ne vaut-il pas mieux ranger non seulement dans un traité d’histoire naturelle, mais même dans un tableau ou partout ailleurs, les objets dans l’ordre et dans la position où ils se trouvent ordinairement, que de les forcer à se trouver ensemble en vertu d’une supposition ? Ne vaut-il pas mieux faire suivre le cheval, qui est solipède, par le chien, qui est fissipède, et qui a coutume de le suivre en effet, que par un zèbre qui nous est peu connu, et qui n’a peut-être d’autre rapport avec le cheval que d’être solipède ? D’ailleurs, n’y a-t-il pas le même inconvénient pour les différences dans cet arrangement que dans le nôtre ? Un lion, parce qu’il est fissipède, ressemble-t-il à un