ÉLOGE
DE BUFFON,
PAR CONDORCET.
George-Louis Leclerc, comte de Buffon, trésorier de l’Académie des sciences, de l’Académie Françoise, de la Société royale de Londres, des Académies d’Édimbourg, Pétersbourg, Berlin, de l’Institut de Bologne, naquit à Montbard, le 7 septembre 1707, de Benjamin Leclerc de Buffon, conseiller au parlement de Bourgogne, et de mademoiselle Marlin.
Animé dès sa jeunesse du désir d’apprendre, éprouvant à la fois et le besoin de méditer et celui d’acquérir de la gloire, M. de Buffon n’en avoit pas moins les goûts de son âge ; et sa passion pour l’étude, en l’empêchant d’être maîtrisé par son ardeur pour le plaisir, contribuoit plus à la conserver qu’à l’éteindre. Le hasard lui offrit la connoissance du jeune lord Kingston, dont le gouverneur aimoit et cultivoit les sciences : cette société réunissoit pour M. de Buffon l’instruction et l’amusement ; il vécut avec eux à Paris et à Saumur, les suivit en Angleterre, les accompagna en Italie.
Ni les chefs-d’œuvre antiques, ni ceux des modernes qui, en les imitant, les ont souvent surpassés, ni