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par l'organisation intérieure, en diffère néanmoins par un attribut qui, quoique relatif en lui-même, n'en est pas moins essentiel : c'est la grandeur ; la taille de l'homme en général est au-dessus de cinq pieds ; celle du pithèque n'atteint guère qu'au quart de cette hauteur ; aussi ce singe eût-il encore été plus ressemblant à l'homme, les anciens auraient eu raison de ne le regarder que comme un homoncule, un nain manqué, un pygmée capable tout au plus de combattre avec les grues, tandis que l'homme sait dompter l'éléphant et vaincre le lion. Mais depuis les anciens, depuis la découverte des parties méridionales de l'Afrique et des Indes, on a trouvé un autre singe avec cet attribut de grandeur ; un singe aussi haut, aussi fort que l'homme, aussi ardent pour les femmes que pour ses femelles ; un singe qui sait porter des armes, qui se sert de pierres pour attaquer, et de bâtons pour se défendre, et qui d'ailleurs ressemble encore à l'homme plus que le pithèque ; car indépendamment de