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d’aîles, s’en servent pour s’élever & se soûtenir dans les airs ; d’autres enfin à qui tout mouvement a été refusé, croissent & vivent attachez aux rochers ; tous trouvent dans cet élément leur pâture ; le fond de la mer produit abondamment des plantes, des mousses & des végétations encore plus singulières ; le terrein de la mer est de sable, de gravier, souvent de vase, quelquefois de terre ferme, de coquillages, de rochers, & par-tout il ressemble à la terre que nous habitons.

Voyageons maintenant sur la partie sèche du globe, quelle différence prodigieuse entre les climats ! quelle variété de terreins ! quelle inégalité de niveau ! Mais observons exactement & nous reconnoîtrons que les grandes [1] chaînes de montagnes se trouvent plus voisines de l’équateur que des poles ; que dans l’ancien continent elles s’étendent d’orient en occident beaucoup plus que du nord au sud, & que dans le nouveau monde elles s’étendent au contraire du nord au sud beaucoup plus que d’orient en occident ; mais ce qu’il y a de très-remarquable, c’est que la forme de ces montagnes & leurs contours qui paroissent absolument irréguliers [note originale] Voyez les preuves, art. 9 & 12. , ont cependant des directions suivies & correspondantes [2] entr’elles, en sorte que les angles saillans d’une montagne se trouvent toûjours opposez aux angles rentrans de la montagne voisine qui en est séparée par un vallon ou par une profondeur. J’observe aussi que les collines opposées ont toûjours à très-

  1. [note originale] Voyez les preuves, art. 9.
  2. [note originale] Voyez Lettres Phil. de Bourguet, pag. 181.