d’œil. A la vérité nos connoissances à cet égard seront toûjours bornées : nous ne connoissons point encore la surface entière [1] du globe, nous ignorons en partie ce qui se trouve au fond des mers ; il y en a dont nous n’avons pû sonder les profondeurs : nous ne pouvons pénétrer que dans l’écorce de la terre, & les plus [2] grandes cavités, les mines [3] les plus profondes ne descendent pas à la huit millième partie de son diamètre ; nous ne pouvons donc juger que de la couche extérieure & presque superficielle, l’intérieur de la masse nous est entièrement inconnu : on sçait que, volume pour volume, la terre pèse quatre fois plus que le Soleil ; on a aussi le rapport de sa pesanteur avec les autres planètes, mais ce n’est qu’une estimation relative, l’unité de mesure nous manque, le poids réel de la matière nous étant inconnu, en sorte que l’intérieur de la terre pourroit être ou vuide ou rempli d’une matière mille fois plus pesante que l’or, & nous n’avons aucun moyen de le reconnoître ; à peine pouvons nous former sur cela quelques [4] conjectures raisonnables.
Il faut donc nous borner à examiner & à décrire la surface de la terre, & la petite épaisseur intérieure dans laquelle nous avons pénétré. La première chose qui se présente, c’est l’immense quantité d’eau qui couvre la plus grande partie du globe ; ces eaux occupent toûjours les