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toutes les vérités qui sont du ressort de l’esprit humain.

Lorsque les sujets sont trop compliquez pour qu’on puisse y appliquer avec avantage le calcul & les mesures, comme le sont presque tous ceux de l’Histoire Naturelle & de la Physique particulière, il me paroît que la vraie méthode de conduire son esprit dans ces recherches, c’est d’avoir recours aux observations, de les rassembler, d’en faire de nouvelles, & en assez grand nombre pour nous assurer de la vérité des faits principaux, & de n’employer la méthode mathématique que pour estimer les probabilités des conséquences qu’on peut tirer de ces faits ; surtout il faut tâcher de les généraliser & de bien distinguer ceux qui sont essentiels de ceux qui ne sont qu’accessoires au sujet que nous considérons ; il faut ensuite les lier ensemble par les analogies, confirmer ou détruire certains points équivoques, par le moyen des expériences, former son plan d’explication sur la combinaison de tous ces rapports, & les présenter dans l’ordre le plus naturel. Cet ordre peut se prendre de deux façons, la première est de remonter des effets particuliers à des effets plus généraux, & l’autre de descendre du général au particulier : toutes deux sont bonnes, & le choix de l’une ou de l’autre dépend plûtôt du génie de l’Auteur que de la nature des choses, qui toutes peuvent être également bien traitées par l’une ou l’autre de ces manières. Nous allons donner des essais de cette méthode dans les discours suivans, de la Théorie de la Terre, de la Formation des Planètes, & de la Génération des Animaux.