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Philosophie. Son ouvrage tout aussi varié que la Nature la peint toûjours en beau, c’est, si l’on veut, une compilation de tout ce qui avoit été écrit avant lui, une copie de tout ce qui avoit été fait d’excellent & d’utile à sçavoir ; mais cette copie a de si grands traits, cette compilation contient des choses rassemblées d’une manière si neuve, qu’elle est préférable à la plûpart des ouvrages originaux qui traitent des mêmes matières.

Nous avons dit que l’histoire fidèle & la description exacte de chaque chose étoient les deux seuls objets que l’on devoit se proposer d’abord dans l’étude de l’Histoire Naturelle. Les Anciens ont bien rempli le premier, & sont peut-être autant au dessus des Modernes par cette première partie, que ceux-ci sont au dessus d’eux par la seconde ; car les Anciens ont très-bien traité l’historique de la vie & des mœurs des animaux, de la culture & des usages des plantes, des propriétés & de l’emploi des minéraux, & en même temps ils semblent avoir négligé à dessein la description de chaque chose : ce n’est pas qu’ils ne fussent très-capables de la bien faire, mais ils dédaignoient apparemment d’écrire des choses qu’ils regardoient comme inutiles, & cette façon de penser tenoit à quelque chose de général & n’étoit pas aussi déraisonnable qu’on pourroit le croire, & même ils ne pouvoient guère penser autrement. Premièrement ils cherchoient à être courts & à ne mettre dans leurs ouvrages que les faits essentiels & utiles, parce qu’ils n’avoient pas, comme nous, la facilité de multiplier les