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particulier, il les fait connoître tous par les rapports que toutes les parties de leur corps ont avec celles du corps de l’homme ; lorsqu’il décrit, par exemple, la tête humaine, il compare avec elle la tête de différentes espèces d’animaux, il en est de même de toutes les autres parties ; à la description du poumon de l’homme, il rapporte historiquement tout ce qu’on sçavoit des poumons des animaux, & il fait l’histoire de ceux qui en manquent ; de même à l’occasion des parties de la génération, il rapporte toutes les variétés des animaux dans la manière de s’accoupler, d’engendrer, de porter & d’accoucher, &c. à l’occasion du sang il fait l’histoire des animaux qui en sont privez, & suivant ainsi ce plan de comparaison, dans lequel, comme l’on voit, l’homme sert de modèle, & ne donnant que les différences qu’il y a des animaux à l’homme, & de chaque partie des animaux à chaque partie de l’homme, il retranche à dessein toute description particulière, il évite par-là toute répétition, il accumule les faits, & il n’écrit pas un mot qui soit inutile ; aussi a-t-il compris dans un petit volume un nombre presqu’infini de différens faits, & je ne crois pas qu’il soit possible de réduire à de moindres termes tout ce qu’il avoit à dire sur cette matière, qui paroît si peu susceptible de cette précision, qu’il falloit un génie comme le sien pour y conserver en même temps de l’ordre & de la netteté. Cet ouvrage d’Aristote s’est présenté à mes yeux comme une table de matières qu’on auroit extraite avec le plus grand soin, de plusieurs milliers de