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l’Histoire Naturelle

t-il plus à une taupe qu’à un cheval[1] ? Et puisqu’il y a autant d’inconvénients et des différences aussi grandes dans ces méthodes d’arrangement que dans la nôtre, et que d’ailleurs ces méthodes n’ont pas les mêmes avantages, et qu’elles sont beaucoup plus éloignées de la façon ordinaire et naturelle de considérer les choses, nous croyons avoir eu des raisons suffisantes pour lui donner la préférence, et ne suivre dans nos distributions que l’ordre des rapports que les choses nous ont paru avoir avec nous-mêmes.

Nous n’examinerons pas en détail toutes les méthodes artificielles que l’on a données pour la division des animaux, elles sont toutes plus ou moins sujettes aux inconvénients dont nous avons parlé au sujet des méthodes de Botanique, et il nous paraît que l’examen d’une seule de ces méthodes suffit pour faire découvrir les défauts des autres ; ainsi nous nous bornerons ici à examiner celle de M. Linnæus qui est la plus nouvelle, afin qu’on soit en état de juger si nous avons eu raison de la rejeter, et de nous attacher seulement à l’ordre naturel dans lequel tous les hommes ont coutume de voir et de considérer les choses.

M. Linnæus divise tous les animaux en six classes, savoir, les Quadrupèdes, les Oiseaux, les Amphibies, les Poissons, les Insectes et les Vers. Cette première division est, comme l’on voit, très-arbitraire et fort incomplète, car elle ne nous donne aucune idée de certains genres d’animaux, qui sont cependant très-

  1. Voyez Linn. syst. nat. p. 65. et suiv.